1ère visite
Petite balade de 5 km le matin entre le château de Vincennes et le cimetière de Picpus. Beau temps, balade agréable qui se termine par la coulée verte René Dumont.
L’après-midi, notre guide (très intéressant) nous fait visiter le cimetière de Picpus, un des 2 cimetières privés de Paris.
Ce cimetière accueille quelques familles de descendants… des 1306 guillotinés de la « Grande Terreur » de 1794.
Petit détour historique : le 5 septembre 1793, la Convention nationale, à la demande du Comité de Salut Public, met « la Terreur » à l’ordre du jour. Il s’agit de prendre toutes les mesures pour sauver les acquis de la Révolution. Par une justice rapide et impitoyable, le Parlement pense briser et « terroriser » les ennemis de la Révolution.
Quelques jours plus tard, le 17 septembre 1793, est votée la loi dite « des suspects ». Sont menacés ceux « qui n’ont rien fait contre la Liberté mais n’ont rien fait pour elle ». Ce qui veut dire que tout le monde, sans exception, est menacé.
La répression augmente, la guillotine ne chôme pas. Tourne-t-elle à plein régime ? Non, pas encore. Robespierre met la pression par le décret du 22 prairial an II (10 juin 1794). Dès lors, les procès vont se réduire à la simple expression. Plus d’avocats pour défendre les accusés (qui peuvent ne pas assister à leur procès). Les jurés du Tribunal Révolutionnaire n’ont donc que 2 choix, l’acquittement ou la mort.
Devant cette fuite en avant, Robespierre sera lâché par ses amis. Il sera lui aussi guillotiné le 27 juillet 1794 mettant fin à cette « grande terreur ».
Revenons au cimetière de Picpus.
Dès le début de la « grande terreur », quelques révolutionnaires sont venus « visiter » le jardin du couvent des chanoinesses de Saint-Augustin. Ils ont fait ouvrir une porte donnant directement sur la rue et creuser 4 fosses.
La guillotine est installée à 2 pas, place du trône renversé, actuellement place de l’Ile-de-la-Réunion. Elle va fonctionner du 14 juin au 27 juillet 1794 tranchant la tête de 1306 personnes.
Les victimes ne sont pas que des nobles. Une simple dénonciation (l’histoire s’est répétée par la suite) pouvait vous amener devant le tribunal révolutionnaire. Dans la chapelle, la liste des 1306 guillotinés figure par date, dans l’ordre de leur exécution. Leur âge et leur profession sont notés.
Quelques familles de nobles exécutés se sont regroupées et ont acheté l’enclos des fosses et les terrains avoisinants afin de pouvoir se recueillir. C’est ainsi que ce cimetière est devenu privé.
Bernard L
Commentaires
1 FENEUX Viviane Le 06/05/2024
Merci, et à bientôt sur d'autres chemins !
Viviane