Bourges Sancerre 2024

Chaque année, cette randonnée attire des marcheurs de tous horizons. Elle est devenue un rendez-vous incontournable pour les amateurs de marche et offre une belle expérience à travers les paysages pittoresques du Cher.
Initié en 1951 dans le but de promouvoir le sport et la découverte des richesses naturelles et culturelles de la région, cette manifestation permet aux participants de découvrir les panoramas variés entre Bourges, célèbre pour sa cathédrale Saint-Étienne classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, et Sancerre, réputée pour ses vignobles. 
Cette année, 4600 marcheurs ont participé à la 71ème édition, dont 1950 sur l’épreuve phare Bourges – Sancerre (56 km), 1550 sur Morogues – Sancerre (29 km) et 1100 sur la Petite Sancerroise (16,5 km).
Partis de la région parisienne vers 20h, nous sommes arrivés à Bourges vers 22h45, le temps de récupérer notre carnet de route et de saluer quelques habitués des marches longues distances que nous croisons lors des marches Audax et marche à allure libre tout au long de l’année. Vers 23h30 tout le monde se rassemble à côté de la cathédrale et l’animation mise en place permet de patienter jusqu’à minuit, passage au vert du feu rouge qui libèrent un flot continu de marcheurs et de coureurs. Dans la ville, le peloton est très compact et il faut attendre 3 à 4 km, pour que la densité soit moins forte et que l’on puisse marcher à son allure. Très vite, le long ruban lumineux s’enfonce sur les chemins obscurs de la campagne berrichonne.
Premier ravitaillement au km 12, très copieux avec du salé, du sucré, des fruits, des boissons fraiches et chaudes, enfin tout ce qu’il faut pour repartir du bon pied. Il y en aura 4 autres sur le parcours, plus celui de l’arrivée. Coté logistique rien à redire, une organisation rodée, des bénévoles aux petits soins, des signaleurs et la gendarmerie aux endroits critiques et un balisage d’excellente qualité qui évite même aux plus étourdis de se tromper de chemin.

Coté progression, après dépouillement des enregistrements de ma montre GPS, nous avons parcourus les 56 km à une vitesse moyenne de déplacement de 5,9 km/h avec seulement 39 mn de pause cumulée pour les cinq ravitaillements. Mais l’important n’était pas tant la performance, mais le plaisir de retrouver cette belle région que j’avais beaucoup fréquenté au siècle dernier et de retrouver les sensations des marches de nuit avec cette atmosphère particulière d’un départ à minuit. Petit à petit la fatigue s’installe. Marcher la nuit demande un effort particulier car le corps n’a pas cette habitude. Mais quand les premières lueurs de l’aube apparaissent, le corps se réveille, la fatigue s’estompe et tout devient plus facile, l’esprit peut de nouveau vagabonder parmi la diversité de paysages que nous propose le parcours. La fin du parcours à travers les vignes du Sancerrois est somptueuse avec ses montées un peu raides et ses descentes un peu techniques, ces villages blottis en bas des collines, ces jolis points de vue et des marcheurs de plus en plus nombreux issus des deux autres randonnées. De loin, on aperçoit le piton de Sancerre. Plus qu’une petite heure de marche et nous voilà arrivés au bout de notre périple, non sans avoir à gravir une ultime grimpette, courte mais sèche avant de déguster un verre de Sancerre bien mérité.
Une heure du bus pour rejoindre Bourges, reprendre la voiture et vers 14h, nous avons rejoint nos foyers respectifs, fatigués mais heureux d’avoir terminé cette belle aventure entre Bourges et Sancerre.
 

Alain

Bon millésime ce Bourges-Sancerre 2024, puisque RandoGom est bien représenté,
 
Après avoir récupéré notre carton et après un peu d’attente, nous nous positionnons près de la ligne de départ. 
Beaucoup de monde Place Etienne Dolet, l’esplanade du départ. 
De plus en plus de participants se lancent dans l'aventure pour rejoindre le piton Sancerrois, annonce le président de la course sur son estrade. 
00h00, c’est un envol en fanfare qui est donné au pied de la cathédrale.

Le parcours prend plus de sentiers que de routes, l’ambiance est conviviale. On sort de Bourges, il fait nuit noire et nous sommes rapidement dans la campagne, des champs tout autour mais nous ne voyons rien. 
Et 5 ravitaillements pour faire le plein de bonnes choses et rythmer notre progression.

Premier ravitaillement Km 12 : St-Michel de Volangis

Les salles des fêtes sont moquettées de carton, les tables sont couvertes de café, thé, chocolat, eau, menthe, citronnade, brioche, pains sucrés multiples et casse-croûtes variés aux fromages jambon ou pâté. 
Un bout de pain avec du jambon, deux cafés, un verre d’eau et hop ! c’est reparti, direct, nous replongeons dans la nuit noire. Marcher dans la nuit, c'est une autre dimension, le temps ne passe pas de la même manière et la nuit donne d'autres sensations.
Merci aux Bénévoles, 
Zut, nous avons oubliés de faire une photo, 
Pas la moindre goutte de pluie, mais quand on passe au sommet d’une bosse, le petit souffle de vent nous fait remonter les fermetures éclairs, Alain met le bonnet de laine.

 Deuxième ravitaillement km 22 :  Les Aix d’Angillon

 Un bout de pain avec du jambon, deux grands cafés, un verre d’eau. Dans un coin, des marcheurs enlèvent leurs chaussures, chaussettes et se massent les pieds.  Nous, nous repartons au bout de six minutes, pas le temps de s'éterniser, il reste encore du chemin à parcourir.
 

Troisième ravitaillement Km 34 : Humbligny

 Un bout de pain avec du fromage, deux grands cafés, un verre d’eau : j’ajoute un carré, non deux carrés de chocolat et hop ! c’est reparti direct,
Beaucoup de jeunes marchent, conquérants de l'inutile, cette marche est devenue une institution. 
La boue, la boue, la boue montante, la boue descendante, la  boue glissante, la boue est amoureuse.  

Quatrième ravitaillement Km 39,5 : Neuvy Deux Clochers

Des marcheurs sont affalés sur les bancs et les chaises, ce n’est pas une soirée pyjama, 
Un bout de pain avec du jambon, deux grands cafés un verre d’eau, je regarde mes lacets noués impeccablement sous la boue, et hop où est Alain ? Et hop ! c’est reparti direct, 
Plaisir de traverser la nature en pleine nuit.
Nuit Blanche dans une nuit noire, la lune est dans l’eau, le ciel est-il vraiment noir ? la réponse n'est pas simple, 
Dans les virages, les frontales scintillent dans le noir. En se retournant, on se rend compte que nous ne sommes pas les derniers. Certains ne baissent pas la tête, leurs phares en se tournant nous éblouissent. Dans les étables, les vaches commencent à meugler, les coqs chantent, les chiens aboient, Alain m’attend. 

Cinquième ravitaillement Km 49.5 : Bué

Un bout de pain avec du  jambon j’y ajoute du fromage, deux grands cafés, un verre d’eau, et deux carré de chocolat.
Je regarde autour de moi, affalés sur les fauteuils ou les bancs, les marcheurs gèrent leurs fatigues.   
Alain, hop, c’est reparti direct, 
J'applique un rythme de pèlerin! Je sors les mains des poches, le soleil se lève mais ne chauffe pas. Le vent est frais, nous marchons dans les vignes, sur le sol calcaire, 
Ça monte doucement, mais ça monte !   
Lever de soleil sur les coteaux comme récompense, un grand plaisir, ça monte, éviter de glisser quand ça monte, ça descend éviter de glisser quand ça descend.
Nous avons le piton devant nous !

Sancerre, nous voilà au village des vignerons. C’est fait, la cathédrale Saint-Étienne est là-bas, loin derrière. Ici, il n'y a ni classement ni chrono, un bel esprit que cette marche ! 
Nous obtenons notre 4ème et dernier coup de tampon, avant d’aller prendre un brunch au Sancerre pour ce petit-déjeuner. 
L’organisation est superbe, grand coup de chapeau aux dizaines de bénévoles qui pourront aller se coucher, avec la satisfaction du travail bien accompli. 
 
Nous montons dans le bus moquettés de carton, qui nous ramène à Bourges,   
Merci à Alain, éclatant, qui a géré tous les trajets.

Dominique